Dogleg — Melee, un premier album convaincant
Dogleg un groupe post-hardcore originaire de Detroit aux
États-Unis, a sorti son premier album Melee en mars de l’année
2020.
Après deux EP intitulés Dogleg et Remember Alderaan? en 2016, Dogleg commence fort avec un premier album qui présente des aspects post-hardcore, punk, mais aussi emo en seulement dix titres.
Melee n’invente rien de nouveau, mais présente un ensemble très cohérent
et surtout plus qu’honnête. Chaque morceau voit apparaître des guitares
rapides, une basse intense ainsi qu’une batterie elle aussi rapide et très
présente. On pourrait penser que tout cela donnerait un fouillis inaudible ou
désagréable, mais c’est là que Dogleg impressionne.
Il n’y a pas de compétition entre les sons, chaque instrument a sa place sur le
morceau et on pourrait même dire que les pistes respirent malgré la nature
agressive et franche des instrumentales.
Par exemple dans « Prom Hell », on entend chaque
instrument prendre sa place dans les premières secondes ce qui crée un environnement
adéquat pour les riffs de guitare intenses.
Des cris au screaming, la partie vocale des morceaux ajoute elle aussi de l’explosivité
à l’ensemble sans pour autant créer de chaos.
Le premier morceau de l’album, « Kawasaki Backflip », semble être une démonstration de l’idée de liberté que le groupe nous fait ressentir tout au long de l’album, mais aussi de leurs talents individuels. En moins de deux minutes trente, ils nous plongent dans leur univers punk-emo duquel on ne ressort qu’à la fin du dixième titre.
Les influences du groupe de My Chemical Romance à Green Day sont
visibles et assumées, surtout dans le quatrième titre « Fox ».
Le départ est prenant avec une basse et une batterie très présentes et
rapides, suivies de onze voix lors des backs apportant un effet de foule fort
appréciable.
L’énergie punk est assumée et bien amenée, nous plongeant encore plus
profondément dans l’univers du groupe.
Les paroles du début à la fin de Melee sont assez
sincères et honnêtes pour que quiconque puisse s’y identifier. « I can never
tell, was I good enough ? » « I’m never good enough » à
la fin de « Prom Hell », — « Any moment now, I
will disintegrate » dans « Fox » — « Do
I trust myself ? » lors du pont dans « Hotlines ».
Ces phrases, chantées ou hurlées par Alex Stoitsiadis nous font ressentir des
émotions crues ; et lorsque sa voix craque, les émotions se font encore
plus intenses et réelles. Ces mêmes émotions sont réverbérées par les backs des
autres membres dans les morceaux, nous offrant alors une expérience d’écoute de
mon point de vue aussi réelle qu'agréable.
Malgré les thèmes plutôt sombres abordés tels que la dépression,
les relations amoureuses vouées à l’échec ou encore l’angoisse sociale, Dogleg
nous interdit de nous sentir ne serait-ce que légèrement abattus en gardant une
énergie folle et un entrain démesuré dignes du jeune groupe qu’ils sont.
Pour conclure, Dogleg est un jeune groupe qui ne manque ni d'énergie ni de talent. Leurs débuts sont très prometteurs, et augurent d'un futur très positif.
Une chronique assez bien articulée dans un registre difficile, la chronique d'album. Encourageant. 14.
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