« Skam France » une série française qui parle de nous, les jeunes d’aujourd’hui

Véritable phénomène mondial depuis 2018, la série cumule plus de 130 millions de vues et déchaîne les foules sur les réseaux-sociaux.


Skam France/Belgique - de son nom complet - est avant tout l’adaptation francophone d’un concept de série totalement inédit née au Norvège.

Créée par Julie Andem, la série norvégienne de 4 saisons Skam (« honte » en français) suit le quotidien de lycéens qui font face à de problématiques modernes. Chaque saison concentre son intrigue sur un personnage central (autour duquel gravitent des personnages principaux et d’autres récurrents) et un thème particulier.

 

Série originale
 

Autre particularité de la série, c’est qu’elle est interactive avec son public, en effet, tout au long de la semaine, des séquences de deux à huit minutes sont publiées sur Internet (en France, sur la chaîne Youtube « Francetv slash»), le même jour et à la même heure que dans la fiction (fiction en temps réel), et forment en fin de semaine un épisode complet de 20 minutes en moyenne. Les téléspectateurs peuvent aussi suivre les personnages à travers leurs comptes Instagram (photos, stories…), qui complètent le récit. Des messages issus de conversations de messagerie instantanée et SMS sont publiés en stories sur le compte Instagram de la série.

Succès immédiat, la série est adaptée dans plusieurs pays tels que les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et les Pays-Bas, mais c’est l’adaptation française qui rencontre le plus de succès et devient la première adaptation à dépasser les 4 saisons de la version d’origine, afin de rajouter des intrigues totalement inédites (à ce jour, la 7ème saison est en cours de diffusion et une 8ème est déjà prévue).

 


Les thématiques abordées par saison sont très pertinentes et reflètent les problèmes auxquels les adolescents doivent faire face aujourd’hui : harcèlement scolaire et cyberharcèlement (S1) ; dépendance amoureuse et viol (S2) ; homosexualité et trouble bipolaire (S3) ; racisme et rapport à la foi (S4) ; l'impuissance face à la toxicité des adultes et du handicap invisible, dont la surdité (S5) ; des problèmes d'addiction, mais surtout, de façon plus large, d'autodestruction (S6) ; déni de grossesse (S7).

On peut souligner que le réalisateur David Hourrègue donne une grande liberté aux acteurs, pour que l’histoire soit au plus proche des jeunes, et ça se sent, en regardant un épisode, on comprend vite les enjeux et les messages mis en avant, et ce, de manière naturelle. Il n’y a pas cette gêne que l’on peut rencontrer dans d’autres programmes, pensés par des adultes et qui raconte des histoires d’ados. Ici, la série raconte des histoires d’ados 2.0, par des jeunes et d’un point de vue d’ados, à destination de ces jeunes.

La famille du tournage unis

 

C’est un gros coup de cœur pour ma part, que ce soit pour les différentes intrigues, le jeu d’acteurs, la réalisation, la musique, mais avant tout sur la représentation tellement réaliste de cette jeunesse encore trop souvent mal comprise.

Ce défi d’adaptation était sûrement un pari risqué, mais qui finalement en valait la peine. Cette série est un OVNI dans le paysage audiovisuel français qui marquera sans doute une génération de jeunes. 


Valentin Blazevski

Commentaires

  1. Merci Valentin. C'est un article correct de présentation générique. Ton analyse et ton ressenti personnel, plus développés, nous auraient beaucoup intéressés. 12.

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